Le collège national des sage-femmes de France (CNSF) a publié en 2021 des recommandations de pratique clinique (RCP) : « interventions pendant la période périnatale ». Ces RCP veulent positionner la prévention au cœur des interventions en période périnatale et engager les différents professionnels sur le terrain à améliorer le suivi médical en intégrant pleinement la dimension de prévention des 1000 premiers jours.

Stéphanie Weiss, Sage-femme, Saint-Martin-d'Uriage, CH Métropole Savoie, Chambéry

Correspondance : stéphanie.weiss@ch-metropole-savoie.fr

Synthèse du document original : Roxane Desandes, pédiatre, Nancy

Mots clés - Mort inattendue du nourrisson, couchage, co-sleeping, co-beding, partage du lit parental, partage de la chambre parentale, co-rooming, tabagisme

Avec 300 à 400 décès annuels, les morts inattendues du nourrisson (MIN) représentent en France la première cause de mortalité chez les enfants entre la fin du 1er et le 12e mois de vie.

Ces recommandations de pratiques cliniques (RCP) ont pour but d’identifier les stratégies applicables par les parents pour prévenir les décès évitables. Ces RCP ont été élaborées au travers d’une revue narrative de la littérature scientifique et d’une analyse des rapports et recommandations disponibles sur le sujet en 2019-2020. Les recommandations des sociétés savantes internationales comme celles de l’American Academy of Pediatrics (AAP) (1) sont citées avec leur niveau de preuve (NP) selon leur méthode de classification.

Définitions

La MIN est définie comme « une mort survenant brutalement chez un nourrisson alors que rien, dans ses antécédents connus, ne pouvait le laisser prévoir » (2).

La MIN a lieu apparemment pendant un temps de sommeil et reste inexpliquée d’après l’histoire clinique et après enquête approfondie, un examen des circonstances de la mort et une autopsie complète (3,4).

Épidémiologie

Dans les années 1985-1990, l’incidence des MIN en France atteint un pic annuel autour de 2 décès pour 1 000 naissances vivantes (environ 1 500 décès/an). De 1992 à 1997, une très forte chute des taux de décès est observée (environ 76 %) (5) grâce principalement aux résultats des études épidémiologiques et physiopatho-logiques ayant permis d’identifier les facteurs de risque les plus importants et grâce aux

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