Le terme " éléments traces métalliques " (ETM) doit être préféré à celui de " métaux lourds ", trop réducteur. En effet les ETM comprennent les métaux lourds (densité > 5 g/cm3, au nombre de 41), des métaux légers comme l’aluminium (2,7 g/cm3), 5 métalloïdes dont l’antimoine, l’arsenic, le sélénium, et les composés organométalliques comme le méthyl-mercure.

Les ETM sont naturellement présents dans l’écorce terrestre et l'activité humaine a augmenté leur concentration dans l'environnement. Les plantes absorbent naturellement les ETM pendant leur croissance et les transfèrent aux humains via l'alimentation directe par consommation des végétaux, ou via la viande et le lait des herbivores. La plupart des ETM passent la barrière placentaire et dans le lait. De nombreux ETM sont des oligo-éléments mais ils peuvent devenir toxiques lorsque leur concentration augmente dans l'organisme. Les agences françaises mentionnent un risque de toxicité dans les aliments pour 4 ETM : plomb, cadmium, arsenic et nickel [1].

Les études d’alimentation totale (EAT)

Elles sont réalisées à l'échelle nationale, par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses). Les EAT reposent sur une méthode standardisée et recommandée par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Elles ont pour objectif premier de surveiller l'exposition des populations à des substances chimiques présentes dans les aliments : résidus de produits phytosanitaires, contaminants de l'environnement, composés néoformés, toxines naturelles, additifs, substances migrant des matériaux au contact des denrées alimentaires, éléments traces ou minéraux par exemple.

Les études françaises sur l'alimentation totale (EAT) ont analysé en 2004 et 2011 la consommation alimentaire des adultes et des enfants. [2,3]. Une EAT spécifique infantile (EATi) a évalué en 2016 l'exposition à 670 substances chez les enfants de 0 à 3 ans [4]. Des comparaisons ont été réalisées entre les données de l’EATi et celles de l’EAT française de 2011 pour les enfants de 3-6 ans, avec les résultats de l’EAT du Royaume-Uni (UK-TDS) de 2014 pour les enfants de 1,5-4,5 ans et 4-18 ans [5], et les études focalisées de l’EFSA pour le plomb, l’arsenic, le nickel et le mercure [6-9].

Les 13 EMT présentant un risque de toxicité, selon les données de l'EATi

Dans L’EATi, 13 ETM présents dans l’alimentation font courir un risque de toxicité pour l’enfant : la situation a été jugée p

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