Les piliers de la prise en charge des troubles alimentaires pédiatriques
Le Pédiatre n°324 septembre-octobre 2024
Publié le 25.10.2024
par Sophie Dubedout
Sujet très fréquent des consultations pédiatriques, les troubles alimentaires pédiatriques (TAP), pourraient concerner un enfant sur quatre. Certaines populations sont plus vulnérables à l’absence d’investissement de la sphère orale. C’est le cas des prématurés ou des nourrissons avec des pathologies digestives et cardiaques mais les origines des TAP sont souvent multifactorielles, faisant intervenir les composantes motrice, sensorielle et comportementale. Ces dernières décennies beaucoup de progrès (notamment en néonatologie et en réanimation pédiatrique) et une meilleure prise en compte de l’oralité ont permis de mieux prévenir et mieux prendre en charge les TAP.
Sommaire
- Le diagnostic de TAP
- Les étiologies
- Les examens complémentaires
- Que proposer en cas de dénutrition
Dr Sophie Dubedout, pédiatre gastro-entérologue. Clinique Rive-gauche. Toulouse
Congrès de l'AFPA. Toulouse . 15 juin 2024. Rédaction : Véronique Desvignes
On préfère actuellement parler de Trouble Alimentaire Pédiatrique (TAP) plutôt que de « troubles de l’oralité alimentaire » ou « d’anorexie » qui renvoient à des pathologies très différentes. Plus récemment encore le Pr Bellaïche a proposé le terme de Trouble du Comportement Alimentaire du Petit Enfant (TCAPE).
On peut définir le TAP ou le TCAPE par « un trouble de l’alimentation de l’enfant qui ne peut pas consommer une alimentation équilibrée appropriée à son âge (solides et liquides) pour permettre une croissance et un développement harmonieux ».
On se base donc sur l’alimentation considérée comme normale pour l’enfant, ce qui reste toutefois sujet à d’importantes variations individuelles et socio-culturelles.
Les difficultés alimentaires apparaissent souvent au moment des transitions
Il peut s’agir du bébé qui ne sait pas téter, du grand prématuré nauséeux dès qu’on lui met la cuillère dans la bouche, du petit de 2 ans qui refuse les morceaux, de l’enfant de 4 ans qui ne mange que des pommes de terre et des yaourts ou de la petite fille de 6 ans, qui va très bien mais qui est toute menue et mange comme un moineau.
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