Dès la naissance, et même probablement avant, l’enfant apprend à parler. Ce verbe est issu du latin religieux parabolare « dire la parole de Dieu ». Ce sens très limité a évolué vers l’expression orale [du lat. expressio « évacuer (ex) en pressant » et orare « parler » lui-même issu de os, oris « bouche »] Nous en gardons l’art oratoire des orateurs et notre per os, etc.

Le verbe latin lŏquŏr, synonyme, a été éliminé (double emploi ?) et cependant nous a légué : locuteur, locution, allocution, loquace et éloquence comme ventriloque, soliloque et somniloquie !

Un autre mot a aussi été éliminé : fabulare « causer, raconter ». Fabula est un propos familier sans véracité garantie, une fable donc ! Il nous a aussi légué : affabulation et affable, par affabilis « avec qui on peut parler ».

Le mot enfant provient du latin infans : avec le préfixe négatif in et fari « parler » soit « qui ne parle pas (encore) » et concerne l’enfant en bas âge, qui à partir de 6 ans deviendra puer ou puella. D’où nous tirons puéril, puériculture et d’autres dérivés comme la fièvre puerpérale avec parare « accoucher ».

(C) BnF, Dist. GrandPalaisRmn / image BnF

Le langage désigne la faculté de communiquer par la parole ou l’écrit ; ceci étant propre à l’humain ; mais par extension captieuse le langage animal (universel ?).

Au plan anatomique la langue, du lat. lingua ayant les deux mêmes acceptions que pour nous : l’organe buccal et le système de communication commun à un groupe humain.

Pour les latins la glosa est un terme, lequel étant peu usité justifie d’être expliqué, et le glossarium une sorte de dictionnaire reprenant ces explications, la glose. De là, notre glossaire. En grec glossa est la langue qui a donné cette glose et la glotte. Le glossographe est un savant qui analyse, explique, voire traduit les termes anciens ou étrangers. La glossolalie est la faculté (du polyglotte) de parler toutes les langues accordée par le Saint-Esprit aux apôtres et plus récemment en psychiatrie un discours formé de mots incompréhensibles (mention particulière pour l’esperanto !). Ceci confirme bien le rôle éminent de la langue-organe dans la parole, bien que ce ne soit pas le seul ! Toutefois nous utilisons un dérivé macroglossie, en particulier dans le syndrome de Down.

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