Le reflux gastro-œsophagien (RGO) est extrêmement fréquent dans les six premiers mois de vie puisque 50 à 70 % des nourrissons avant l’âge de 4 mois régurgitent. 25% des parents consultent au moins une fois un médecin pour suspicion de RGO. Une augmentation de 42 % de la prescription des IPP a été constatée entre 2010 et 2019 [1]  et 6% des enfants de moins de 1 an ont reçu en 2019 un traitement par IPP. On ne peut donc que s’interroger sur la pertinence de certaines indications très dépendantes de la qualité du diagnostic clinique.[2]

Dans la plupart des cas le RGO est physiologique. Il est parfois pathologique, c’est-à-dire gênant pour l’enfant voire compliqué.

Le diagnostic et la prise en charge du RGO du nourrisson continuent à poser des problèmes diagnostiques et thérapeutiques. Pendant les premiers mois, les troubles fonctionnels digestifs sont fréquents, les symptômes cliniques du RGOP peu spécifiques et leur interprétation difficile, toujours entachée de la subjectivité de l’interrogatoire des parents, de la sensibilité du praticien et de leur variabilité dans le temps. Les examens complémentaires sont très rarement réalisés notamment en raison des difficultés pratiques de programmation et de leur caractère invasif.

Il est important pour le praticien de pouvoir apporter la meilleure réponse possible à ces symptômes qui peuvent compliquer les premiers mois de l’enfant et impacter la qualité de vie de la famille. Pour autant, il ne faut pas tomber dans les valses des laits et les prescriptions abusives d’inhibiteurs de la pompe à protons (IPP). Mieux définir le RGOP du nourrisson, en connaître les stades de gravité par une approche clinique plus fine et y apporter une réponse thérapeutique satisfaisante sont des enjeux quotidiens de notre pratique, qu’elle soit ambulatoire ou hospitalière.

 

Gastro-oesophageal reflux disease (GERD) is extremely common in the first six months of life, with 50-70% of babies experiencing regurgitation before the age of 4 months. 25% of parents consult a doctor at least once for suspected GERD. A 42% increase in PPI prescriptions was observed between 2010 and 2019 [1], and 6% of children under 1 year of age were treated with PPIs in 2019. This raises questions about the rel

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