A partir du 11 mai 2020 les enfants retourneront progressivement à l’école.

Avec le confinement le R0 du Covid-19 a baissé de 3,3% à 0,5%, le virus circule beaucoup moins dans la population, autorisant une reprise prudente des activités.

Le chiffre d’au moins 60 % à 70 % de la population immunisée est avancé pour parvenir à une immunité de groupe, alors qu’on estime actuellement qu’au 11 mai 5,7% de la population seulement aura rencontré le virus. Estimating the burden of SARS-CoV-2 in France Institut Pasteur

Les données connues à ce jour concernant la transmission

Données d’un cluster de cas d’un lycée de l’Oise

Les 661 participants, tous volontaires, ont été recrutés dans ce lycée où deux cas de Covid-19 avaient été décelés au début de février. Menée du 30 mars au 3 avril, l’enquête a inclus d’une part, 320 élèves, enseignants et personnels administratifs du lycée retenu et, d’autre part, 341 membres des familles de ces lycéens.

Différents tests sérologiques recherchant la présence d’anticorps spécifiques au SARS-CoV-2 ont été effectués sur ce groupe de 661 individus. Résultats:

  • 26 % d’entre eux avaient été contaminés par le virus. Mais avec une prévalence très différente selon les groupes de cas:
  • Près de la moitié du groupe composé des lycéens, des professeurs et du personnel: 40,9 %
  • Bien moins dans l »entourage familial des lycéens, parents, frères et sœurs: 10,9 %.
  • La majorité des sujets infectés étaient adolescents ou adultes (82%); les moins de 14 ans ne représentaient que 1% des cas.
  • Dans la population infectée de l’étude, le taux global d’hospitalisation était de 5,3 % et aucun décès n’a été observé.

Ceci suggère que, si la transmission a été importante au sein du groupe scolaire, la transmission familiale en retour peut être réduite, d’autant que 17 % des personnes infectées n’avaient pas présenté de symptômes. Cela montre aussi que l’immunité collective serait difficile à atteindre, même dans l’entourage d’un foyer important.

Cluster of COVID-19 in northern France: A retrospective closed cohort study Institut Pasteur

Autour d’un cluster dans les Alpes

En février 2020, les autorités sanitaires françaises ont été informées d’un cas confirmé de coronavirus SRAS-CoV-2 chez un Anglais infecté à Singapour qui avait récemment séjourné dans un chalet des Alpes françaises. Une enquête a été menée afin d’identifier les cas secondaires et interrompre la transmission.
Résultats : Le cas index est resté 4 jours dans le chalet avec 10 touristes anglais et une famille de 5 résidents français ; le SRAS-CoV-2 a été détecté chez 5 personnes en France, 6 en Angleterre (y compris le cas index), et 1 en Espagne (taux d’attaque global dans le chalet : 75%).  Un cas était asymptomatique, avec une charge virale similaire à celle d’un cas symptomatique.

L’apparition dans ce groupe d’un cas asymptomatique ayant une charge virale similaire à celle d’un patient symptomatique, suggère le potentiel de transmission des individus asymptomatiques.

Le fait qu’un enfant infecté n’ait pas transmis la maladie malgré des interactions étroites au sein de trois écoles suggère une dynamique de transmission potentiellement différente chez les enfants.

Cluster of coronavirus disease 2019 (Covid-19) in the French Alps, 2020

Que peut-on envisager ?

Les données sont réévaluées chaque jour, toutefois il semble que les enfants de moins de 15 ans, et surtout de moins de 10 ans, soient bien moins à risque de forme sévère de Covid-19 que les plus de 15 ans et surtout les adultes âgés.  Un enfant qui retourne à l’école ne se met probablement pas plus en situation de risque que dans son milieu familial.  Ce sont surtout les adultes de l’école (enseignants, employés, parents qui amènent et viennent chercher leurs enfants) et les adolescents qui semblent le plus impactés et doivent le plus maintenir distanciation, port de masque et lavage des mains fréquents.

Retour à l’école, éléments de réflexion : 26/04/2020

@PediatresAfpa