Efficacité comparative Beyfortus vs Abrysvo
décembre 2025 Télécharger l'étude EPI-PHARE
Ce document présente une étude comparative de l’efficacité du nirsevimab (Beyfortus) par rapport à la vaccination maternelle par le vaccin RSVpreF (Abrysvo) pour prévenir les hospitalisations liées au virus respiratoire syncytial chez les nourrissons.
Efficacité comparative des stratégies de prévention du VRS
Cette étude évalue l’efficacité du nirsevimab par rapport à la vaccination maternelle par RSVpreF pour prévenir les hospitalisations liées au virus respiratoire syncytial (VRS) chez les nourrissons.
- L’étude a inclus 42 560 nourrissons nés entre septembre et décembre 2024.
- Le suivi médian était de 84 jours, avec 481 hospitalisations pour VRS.
- Le groupe nirsevimab a enregistré 212 hospitalisations, contre 269 pour le groupe RSVpreF.
- Le risque d’hospitalisation était significativement plus faible dans le groupe nirsevimab (HR ajusté : 0,74; IC95 % : 0,61-0,88).
- Les taux d’admission en soins intensifs et de recours à la ventilation étaient également plus faibles dans le groupe nirsevimab.
Méthodologie de l’étude
L’étude a été réalisée à partir des données du Système National des Données de Santé (SNDS) en France.
- Un appariement 1:1 a été effectué selon la date de sortie de la maternité, le sexe, l’âge gestationnel et la région.
- Les événements principaux étudiés incluaient l’hospitalisation pour infection respiratoire basse liée au VRS.
- Des modèles de Cox pondérés par score de propension ont été utilisés pour les analyses.
- Les nourrissons ayant reçu les deux types d’immunisation ou nés moins de 14 jours après la vaccination maternelle ont été exclus.
Résultats des hospitalisations pour VRS
Les résultats montrent des différences significatives entre les deux groupes en termes d’hospitalisations et de soins intensifs.
- 481 nourrissons ont été hospitalisés pour une infection respiratoire basse liée au VRS.
- La majorité des cas étaient des bronchiolites (96,5%).
- La durée médiane d’hospitalisation était de 5 jours, avec des hospitalisations longues plus fréquentes dans le groupe RSVpreF (27,9 % contre 21,2 % dans le groupe nirsevimab).
- Aucun décès n’a été rapporté durant l’hospitalisation.
Interprétation des résultats
Les résultats indiquent que le nirsevimab est plus efficace que le vaccin RSVpreF pour prévenir les hospitalisations liées au VRS.
- Le nirsevimab a montré une efficacité relative supérieure, réduisant le risque d’hospitalisation de 26 %.
- La vaccination maternelle est influencée par des facteurs comme le transfert placentaire d’anticorps.
- Les deux approches sont complémentaires et devraient être intégrées dans une stratégie de prévention.
Pour quelles raisons la vaccination maternelle est-elle moins efficace ?
- Transfert placentaire d’anticorps : L’efficacité de la vaccination maternelle dépend de la qualité du transfert des anticorps à travers le placenta. Ce processus peut varier selon les caractéristiques individuelles de la mère et du nourrisson.
- Fenêtre temporelle limitée : La vaccination maternelle doit être administrée entre la 32e et la 36e semaine d’aménorrhée pour garantir une protection optimale. Si cette fenêtre n’est pas respectée, la quantité d’anticorps transférés peut être insuffisante.
- Durée de protection : La protection conférée par les anticorps maternels diminue progressivement après la naissance, ce qui peut réduire leur efficacité au fil du temps, notamment au-delà de 60 jours après la naissance.
- Facteurs socio-économiques : Les nourrissons issus de familles défavorisées, qui sont plus nombreux dans le groupe nirsevimab, pourraient bénéficier davantage de l’immunisation directe, ce qui pourrait influencer les résultats comparatifs.
En revanche, le nirsevimab offre une protection directe et immédiate aux nourrissons, ce qui explique son efficacité supérieure en vie réelle.
Conclusion de l’étude
- Le nirsevimab offre une protection plus forte contre les hospitalisations liées au VRS que la vaccination maternelle.
- Les résultats soulignent l’importance d’une stratégie combinée pour optimiser la couverture vaccinale.