Recommandations sanitaires pour les voyageurs
juin 2023 Haut Conseil de la Santé Publique
Points clés des recommandations 2023
Vaccinations
- Covid-19 : Compte tenu de l’évolution épidémiologique, les recommandations sanitaires pour les voyageurs internationaux sont à consulter sur le site du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, rubrique « Conseils aux voyageurs »
- Fièvre jaune : Les nouveaux pays pour lesquels il existe une recommandation vaccinale antiamarile sont : Djibouti, Philippines, Qatar. Les nouveaux pays pour lesquels il n’y a pas de recommandation vaccinale sont : Bélize, Irak, Géorgie du Sud-et-les Îles Sandwich du Sud, Jordanie, Kosovo, Uruguay
- Grippe saisonnière : ajout du vaccin vivant atténué intranasal FluenzTetra® pour la vaccination des personnes âgées de 2 ans à 17 ans révolus. La disponibilité de ce vaccin sera à vérifier pour la campagne de vaccination 2023
- Poliomyélite : la liste actualisée des pays où circulent les poliovirus sauvages et les poliovirus dérivés de souches vaccinales est à consulter sur le site polioeradication.org/
- Tuberculose : parmi les pays à forte incidence tuberculeuse (≥ 40/100 000 habitants/an), ajout de la Roumanie. Nouveaux pays dont l’incidence de tuberculeuse est <40/100 000 habitants/an : Koweït et Turquie.
Paludisme
Situation épidémiologique
– La situation du paludisme dans le monde est restée stable depuis 2015 en termes de nombre de cas et de décès notifiés, dont 96 % surviennent en Afrique subsaharienne (OMS, 2022). Certains pays et régions ont régulièrement progressé vers l’élimination de la maladie, effective pour les Maldives en 2015, le Sri Lanka et le Kirghizistan en 2016, le Paraguay et l’Ouzbékistan en 2018, l’Argentine et l’Algérie en 2019, et la Chine et le Salvador en 2021. À l’inverse certains pays ont vu leur nombre de cas progresser, comme le Venezuela.
– En France, les pays à l’origine des contaminations sont toujours très majoritairement situés en Afrique sub-saharienne (98 % des cas) et Plasmodium falciparum est impliqué dans près de 90 % des cas (CNR paludisme – rapport 2022). Un des principaux facteurs de risque des formes graves (14 % de cas) et de décès du paludisme demeure le retard au diagnostic, souvent lié à une prise en soin inadaptée des patients lors d’une première consultation. Il est donc important de prescrire une prévention adaptée, d’insister sur son suivi.
La protection personnelle antivectorielle, reposant sur l’utilisation de répulsifs cutanés et d’une moustiquaire imprégnée d’insecticide la nuit, reste fortement recommandée pour prévenir le paludisme.
Chimioprophylaxie antipaludique
– La chimioprophylaxie antipaludique est toujours indiquée pour les séjours en Afrique sub-Saharienne compte tenu de l’importance du risque, quel que soit le profil des voyageurs. En Asie et Amérique tropicale, la transmission ayant considérablement diminué, il ne reste que peu de situations nécessitant sa prescription avant un voyage touristique ou professionnel dit « conventionnel ». Pour les voyages non conventionnels, les indications reposent sur une analyse de la balance bénéfice-risque tenant compte de la destination, de la durée du séjour, du profil du voyageur et des activités prévues. À cette fin, des recommandations simplifiées sont proposées pour les voyageurs conventionnels (séjours de moins d’un mois dans de bonnes conditions sans nuitée en zone rurale) et des recommandations détaillées par pays restent disponibles pour mieux évaluer les indications et la balance bénéfice/risque pour les autres voyageurs.
– Pour la première fois, des cartes OMS traduisant le niveau d’incidence du paludisme au sein des populations autochtones sont mises à disposition. Elles sont une aide à la décision bien que le risque soit différent et le plus souvent plus faible pour le voyageur.
– Une attention particulière doit être portée à la prévention du paludisme d’importation chez les personnes issues de l’immigration retournant au pays pour visiter leurs proches car ce sont elles qui en payent le plus lourd tribut.
– L’atovaquone-proguanil et la doxycycline sont les antipaludiques à privilégier du fait de leur profil de tolérance.
– La place du traitement de réserve reste limitée au regard d’un usage peu satisfaisant dans les premières études de cohortes publiées.
– Il est nécessaire de bien informer les voyageurs de l’importance de consulter sans délai en cas de fièvre dans les 3 mois après le retour et de signaler leur séjour en zone d’endémie.
– Les freins financiers au recours aux mesures de prévention en voyage doivent être abordés en consultation et conduire, si besoin, à une priorisation de certaines comme la chimioprophylaxie à destination de l’Afrique subsaharienne.
Diarrhée du voyageur et autres risques liés au péril fécal
Les indications et les modalités de l’antibiothérapie curative présomptive dans les diarrhées du voyageur ont été actualisées dans le Tableau 11. L’azithromycine est le traitement de première intention, en particulier dans les syndromes dysentérique.
En page 92 du texte un chapitre est consacré aux enfants incluant les transports aériens et maritimes, les mesures préventives.