François Vié le Sagepédiatre, Aix les Bains ; Afpa commission scientifique, expert Infovac-France, GPIP, ACTIV

Laurent AbramowitzGastro-entérologue,  hépatologue, proctologue APHP Bichat -Claude Bernard Paris

Journal Le Monde 28 février 2023.

Accompagné des ministres de la santé et de l’éducation, Emmanuel Macron a annoncé, mardi 28 février à Jarnac, en Charente, une campagne de vaccination « généralisée » dans les collèges pour éradiquer le papillomavirus. « On va généraliser (la vaccination) à partir de la rentrée prochaine pour les 5e », a indiqué le chef de l’État lors d’une rencontre avec des élèves dans un collège (…) « Cela permet d’éviter beaucoup de cancers », a ajouté Emmanuel Macron.

La France, parmi tous les pays dits « développés » est vraiment, dans ce domaine, à la traîne. Tous les professionnels concernés par la pathologie ou la prévention des infections dues aux Papillomavirus (HPV), réclamaient depuis longtemps un message fort en faveur de la vaccination universelle de l’adolescent qui a du mal à prendre son envol. On ne pourra donc pas se plaindre de cette déclaration. Le vrai problème est de savoir ce qu’il y aura derrière cette annonce.

Couverture vaccinale contre le HPV à améliorer en France et dans le monde

Parallèlement à l’amélioration du dépistage, il y a, en effet, une impérieuse nécessité à améliorer la couverture (CV) mais aussi le rattrapage vaccinal de nos adolescents et jeunes adultes pour ne pas sacrifier une partie importante de chaque cohorte annuelle de naissance. Si des pays, comme l’Australie, la Grande-Bretagne ou le Portugal, montrent l’exemple et ont de bonnes couvertures vaccinales (CV), il existe une mauvaise situation générale qui n’est pas que française. La note de synthèse de l’OMS de décembre 2022 souligne un contexte très préoccupant de déclin post-Covid de la couverture vaccinale contre le HPV à l’échelle mondiale. Entre 2019 et 2021, la couverture par la première dose de vaccin contre le HPV est passée de 25 % à 15 %. Cela signifie qu’en 2021, dans le monde, 3,5 millions de filles de plus qu’en 2019 n’ont pas pu bénéficier de ce vaccin[1].

HPV et cancers

L’impact des infections HPV est pourtant bien éta

Vous êtes intéressés par les articles de la revue Le Pédiatre ?
Abonnez-vous dès maintenant et accédez à tous nos articles ! s’abonner à partir de 80€/An

@PediatresAfpa