Véronique Bertrand-Laplane Pédiatre, Albertville. Ex-directrice du CAMSP Albertville-Tarentaise

Préambule

Depuis une vingtaine d’années, dans ma pratique de pédiatre, je me suis aperçue que, dans les prises en charge, la dimension relationnelle avec les enfants et leur famille était primordiale. Je me suis alors intéressée à l’hypnose et aux thérapies brèves[1] et j’ai ainsi été amenée à prendre en compte les phénomènes hypnotiques présents lorsque l’enfant participe de manière créative à la relation de soin. Au fur et à mesure de différentes formations, je me suis appropriée les exercices et les ai utilisés selon mes besoins. Ce que j’ai appris m’a permis de mieux travailler avec les enfants et leurs parents avec pour objectif de mieux mettre en évidence leurs propres ressources. Ces formations[2] m’ont aussi permis de mieux comprendre ce que je fais et pourquoi je le fais.

Je pratique l’hypnose conversationnelle qui associe l’alliance, l’empathie, la distraction, l’humour, la sensorialité et l’imaginaire vécus par l’enfant … et les parents dans une dimension thérapeutique centrée « solution »[3] . Beaucoup de médecins pratiquent déjà en partie l’hypnose conversationnelle sans le savoir…

Corentin

Corentin vient au cabinet depuis l’âge de 12 jours avec un de ses parents ou les deux. La plupart du temps, il s’agissait de faire les consultations pédiatriques mensuelles, puis trimestrielles, pour vérifier son évolution globale point par point (alimentation, sommeil, progrès en motricité, évolution du langage, courbes de mensurations …), et faire les vaccins. Souvent, les vaccins inquiètent les parents et font pleurer les enfants, même avec un anesthésiant local. Je crois aussi que mes mains froides, difficiles à réchauffer, sont un handicap pour ma spécialité ! J’ai besoin de compenser cet inconvénient par le regard et la parole, l’humour avec l’enfant et ses parents pour garder le contact.

J’ai aussi vu à plusieurs reprises Corentin quand il était malade. Il était important de bien voir ses tympans mais ce n’était pas toujours facile : il avait des conduits auditifs étroits et sinueux, souvent encombrés de cérumen. Il ne fallait pas qu’

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