Dossier maladies vectorielles.

1ère partie.

Changement climatique et maladies transmises par les moustiques

Avec le changement climatique, la répartition géographique des moustiques et leurs comportements changent. La dynamique des épidémies dont ils sont les vecteurs, se modifie. On a vu récemment des cas de paludisme autochtone au sud de l’Europe et la dengue se répandre sur le globe. L’émergence ou la réémergence de maladies vectorielles nouvelles ou sur de nouveaux territoires posent des défis de santé publique inédits. Pour organiser une riposte efficace, il faut avant tout pouvoir prédire les risques. Climatologues, mathématiciens, biologistes, infectiologues… s’associent dans une recherche de modèles prédictifs fiables.La riposte doit tenir compte des contextes géographiques, socio-économiques et des capacités des services de santé.

Dossier rédigé par le docteur Sylvie Sargueil avec l’aide de Cyril Caminade chercheur spécialiste de l’impact du climat sur l’évolution des maladies infectieuses vectorielles au Centre International de Physique Théorique de Trieste et à l’université de Liverpool

Le climat se réchauffe, l’hygrométrie varie, l’ensemble du vivant doit s’adapter. Les moustiques ne font pas exception à la règle. Ils étendent leur zone d’influence vers des régions devenues plus chaudes et plus humides, accélèrent leur cycle de vie et de reproduction ainsi que ceux des agents pathogènes qu’ils peuvent transmettre.

Paludisme, dengue, chikungunya, Zika, fièvre du Nil occidental … Parasitoses et arboviroses émergent et/ou réémergent dans des lieux où elles étaient rares, inconnues ou dont elles avaient disparu.

L’urbanisation croissante, les transports de masse des hommes, des animaux et des marchandises sur de longues distances, l’état sanitaire précaire de nombreuses populations, les systèmes de santé défaillants aggravent la diffusion des épidémies.

La lutte contre les maladies vectorielles est plus que jamais un défi de santé publique à l’échelon mondial. Elle nécessite de bien comprendre les dynamiques à l’œuvre, de savoir les anticiper grâce à des systèmes de surveillance et de modélisation performants et de mettre en place des stratégies de riposte adaptées aux différents environnements.

L’élaboration des stratégies de prévention requiert une approche transdisciplinaire faisant intervenir un grand nombre d’acteurs de la climatologie à la médecine en passant p