Elena

 En Moldavie, depuis plus de 20 ans maintenant, nous poursuivons un programme dédié aux enfants sourds et malentendants. En 2022 nous avons rencontré Elena. C’est le parcours de cette jeune maman de 35 ans que nous avons eu envie de vous raconter ici.

Elena est moldave mais a aussi la nationalité roumaine. Elle est juriste. En 2015 elle a eu un petit garçon, Marius. Marius, à 4 mois, a eu une méningite. Après quelques jours d’hospitalisation, Elena qui avait l’habitude de parler et de chanter à son enfant, a été persuadée qu’il ne réagissait plus aux sons et aux bruits. Elle en a fait part au personnel soignant qui l’a rassurée. Elle ne les a pas crus. En sortant de l’hôpital, elle est allée dans le service d’audiologie de Chisinau. La surdité a été fortement suspectée, sans confirmation possible faute de matériel adapté.

Comme elle s’était renseignée sur les implants cochléaires, elle a abordé la question. Il lui a été répondu que Marius pourrait être implanté vers 4-5 ans. Il faut préciser qu’en Moldavie, en 2016, aucun enfant n’avait encore été implanté. Voyant les mois passer sans recevoir de diagnostic de certitude, Elena et son mari ont décidé de chercher des réponses à l’étranger. Ils sont allés à Iasi, en Roumanie. Le diagnostic de surdité profonde a été confirmé et l’indication d’implant cochléaire posée en urgence. Mais la liste d’attente pour l’implantation était longue.

Elena et son mari ont décidé d'aller en Italie, à Turin. La liste d’attente était aussi de plusieurs mois. Quand Marius a eu 11 mois, la clinique de lasi a reçu des implants et il a pu être implanté à 11 mois et demi.

Elena s’est ensuite très vite rendu compte que sans une rééducation orthophonique, Marius perdrait tous les bénéfices de l’implant. Elle n’a trouvé aucune logopède (orthophoniste) spécialisée en Moldavie. Alors elle s’est formée: elle a assisté à plusieurs sessions de formation organisées par une firme d’implants cochléaires. Une orthophoniste de Bucarest lui a donné beaucoup de conseils en visio. Elle a réduit son travail de juriste et s’est consacrée à la rééducation de son fils.