Le sommeil. Stress post-traumatique et sommeil
Pédiatrie Ambulatoire n°328 juillet-septembre 2025
Publié le 18.09.2025
La recherche clinique montre que le stress perturbe directement le sommeil et les rythmes circadiens et engendre des troubles psychiatriques. Les altérations du sommeil sont une dimension centrale des pathologies psychiques. Il est nécessaire d’affiner les différents phénotypes pour mieux comprendre les processus physiologiques sous-jacents.
Congrès du sommeil Lille 20-22 novembre 2024
A partir de l’intervention du Professeur Pierre-Alexis Geoffroy, responsable du centre CHRONOS, psychiatrie, chronobiologie et sommeil, du GHU Paris Psychiatrie Neurosciences à l’hôpital Bichat à Paris.
Introduction
Longtemps méconnus, les mécanismes biologiques qui relient le sommeil, ses altérations et le développement de pathologies psychiatriques, sont de mieux en mieux compris.
L’activation du système de stress entraîne une production de cortisol et une dysrégulation glutamatergique au niveau central. Des processus de neuro-inflammation avec activation de la microglie en découlent. Ces processus ont un impact sur les systèmes de neuroplasticité.
Dans les pathologies psychiques chroniques dont les premiers symptômes apparaissent dès l’enfance, on observe des phénomènes de neuro-progression avec présence de stress oxydatif et accumulation de protéines toxiques.
Des déficits de neuroprotection apparaissent avec notamment une réduction des facteurs neurotrophiques tels que le BDNF[1] et une altération de la sécrétion de mélatonine au niveau mitochondrial.
Au centre CHRONOS on étudie le sommeil des patients avec traumatismes, cauchemars, insomnie ou dépression.
Le stress post-traumatique et ses conséquences sur le sommeil.
Activation de l’amygdale, du système nerveux autonome et troubles du sommeil
La confrontation à un évènement traumatique intense entraîne une sensation de mort imminente. L’amygdale (système limbique) activée, déclenche une réponse de stress dite de « fight or flight »[2], avec activation de l’ensemble du système nerveux autonome qui permet de réagir au danger.
Le même processus est observé dans l’insomnie et la dépression.
Cette activation se maintient dans le temps et entraîne des modifications du sommeil : sommeil fragmenté par des micro-réveils, sommeil lent profond perturbé et al
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Vichy 7-8 novembre 2025
