L’école de Palo Alto en questions
Pédiatrie Ambulatoire n°328 juillet-septembre 2025
Publié le 18.09.2025
par Emmanuelle Piquet
Emmanuelle Piquet, psychomotricienne, thérapeute selon l'école de Palo Alto, maître de conférences à l'université de Liège
Définir l'école Palo Alto
J’ai demandé dernièrement à une quinzaine de praticiens aguerris de cette école de pensée d’élaborer ensemble une métaphore qui définisse l’École Palo Alto. La voici
L’École de Palo Alto, c’est, dans une situation de souffrance, d’impuissance, la possibilité pour nos patients de prendre un virage en épingle à cheveux, à l’exact opposé de leur précédente trajectoire.
Ce tournant est pris après que les patients ont tenté avec beaucoup de persévérance (et sans résultat) de se maintenir sur l’autoroute plus ou moins balisée qui leur a longtemps semblé la seule possible, la seule logique, la seule envisageable pendant des années, voire des décennies. C’est ainsi que Paul Watzlawick décodait brillamment la plupart des situations génératrices de souffrance en une phrase devenue célèbre : « le problème, c’est la solution. »
Ce qui est certain, c’est qu’en choisissant de faire ce demi-tour doucement ou brutalement, nos patients prennent le risque, en modifiant conséquemment leur quotidien, de perturber les autres passagers et les véhicules qui roulaient auparavant autour d’eux.
Ils s’exposent aussi au risque de se retrouver dans un nouvel environnement, avec de nouvelles contraintes, de nouveaux dangers.
En ce sens, ce virage est fréquemment très difficile à prendre. Mais la souffrance et l’impuissance ressenties sur la trajectoire initiale auront, elles, disparu.
D’un point de vue historique, cette école de pensée doit son nom à la ville éponyme dans laquelle se constitua le cénacle invisible des infatigables chercheurs et cliniciens qui en fondèrent les prémisses : Gregory Bateson en involontaire figure de proue, Dick Fisch, John Weakland, Paul Watzlawick, Don Jackson et Milton Erickson pour n’en citer que certains parmi les plus illustres. Cliniciens hors pair, ils consultaient en équipe et accompagnèrent nombre de patients dans des problématiques très variées et notamment celles rencontrées par des parents de petits et moins petits enfants.
En tentant de nous jucher sur leurs géantes épaules, nous accompagnons des parents de bébés, enfants ou adolescents vers l’emprunt de ce virage à 180 degrés.
Et il s’agit très souvent de les aider à cesser un combat.
Quelques exemples
Celui de
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