Les anticorps monoclonaux font partie des nouvelles perspectives de lutte contre la résistance aux antibiotiques. Une étude réalisée à Cambridge et publiée en 2024 a permis de développer un anticorps monoclonal via des souris génétiquement modifiées. Ce traitement pourrait aider à prévenir les infections causées par Acinetobacter baumannii responsable d’infections nosocomiales particulièrement résistantes aux antibiotiques.


Le recours aux anticorps monoclonaux est déjà courant pour traiter des affections telles que certains cancers du sein (trastuzumab) ou des maladies auto-immunes comme la polyarthrite rhumatoïde (adalimumab). Mais ceux-ci pourraient également contribuer à apporter une réponse au problème croissant de la résistance aux antimicrobiens. En effet, souvent qualifiée de « pandémie silencieuse », on estime qu'environ 5 millions de décès dans le monde sont aujourd'hui associés tous les ans à des infections par des bactéries résistantes aux traitements. L'OMS estime que ce chiffre pourrait, sans action résolue, doubler d'ici 2050.

Résistance aux antibiotiques : quelles stratégies ?

Malgré la prise de conscience de la nécessité d’antibiothérapies ciblées, pertinentes et adaptées, malgré les plans de rationalisation des prescriptions et les campagnes de sensibilisation destinées au grand public, la consommation d’antibiotiques qui avait baissé au début 21e siècle est aujourd’hui repartie à la hausse. Et la France reste parmi les premiers utilisateurs mondiaux.[1]

Si de nouveaux antibiotiques sont nécessaires pour traiter les situations d’impasse thérapeutique, il est fort probable que leur utilisation entraînera inévitablement de nouvelles résistances bactériennes.

L’approche de la lutte contre les infections bactériennes doit donc faire appel à d’autres stratégies comme la vaccination anti-bactérienne (la vaccination anti-pneumococcique a par exemple permis de diminuer significativement la résistance des pneumocoques aux antibiotiques), la préservation du microbiote intestinal ou les anticorps monoclonaux.

Les anticorps monoclonaux

Leurs modalités d’action sont variées

  • Liaison d’anticorps monoclonaux spécifiques à l’antigène bactérien avec élimination de la bactérie par des processus immunitaires cellulaires (phagocytose) et/ou humoraux (anticorps spécif

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