Table ronde maltraitance de l'enfant et de l'adolescent congrès AFPA Montréal septembre 2022

Dr Thierry Scheye, chirurgien pédiatrique, responsable du Pôle sévices sexuels à Clermont-Ferrand.

Rédaction : Dr Véronique Desvignes

Définition de la maltraitance

La loi du 5 mars 2007 a élargi la définition de la maltraitance avec la notion « d’enfant en danger » qui s’applique « lorsque la santé, la sécurité ou la moralité du mineur sont en danger ou risquent de l’être ou lorsque les conditions de son éducation ou de son développement physique, affectif, intellectuel et social sont gravement compromises » (article 375 du code civil).

Que doit faire le professionnel ?

Accueillir et recueillir la parole d’un enfant

  • Essayer de le mettre à l’aise le plus possible en essayant soi-même de maîtriser ses émotions.
  • Essayer de toujours commencer par une question ou une remarque positive, favoriser l’expression libre, éviter les questions fermées...
  • Lui dire que ce qu’il vient de dire est important, qu’il a bien fait d’en parler, qu’on le croit, le remercier de sa confiance.
  • Le féliciter pour son courage en lui disant qu’on va l’aider parce que c’est difficile pour lui, qu’il n’y est pour rien mais sans lui promettre de garder le secret.

Evaluer l’urgence de la situation qui peut se situer à plusieurs niveaux

  • Constat et gestes d’urgence : bilan des lésions, prélèvements pour recherche d’ADN, de spermatozoïdes, de toxiques, instauration de traitements préventifs (contraception d’urgence, VIH…).
  • État psychique de la victime.
  • Protection de la victime et des autres victimes potentielles (membres de la fratrie…).
  • Procédure judiciaire de signalement
  • La décision de signalement peut apparaître très urgente dans certaines circonstances. Des signalements par excès sont certainement malheureusement à déplorer quand le délai entre signalement et bilan ne laisse pas suffisamment de temps pour éliminer certains diagnostics différentiels.

Apprécier les facteurs de risque liés aux parents

Si le jeune âge, les antécédents personnels de violences subies dans l’enfance, les traumatismes psychiques, les conditions socio-économiques difficiles, un déracinement culturel, affectif ou un déficit intellectuel peuvent être des facteurs de risque, il ne faut cependant pas perdre de vue que t

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