La fréquence des consultations pour pleurs excessifs du nourrisson ne cesse d’augmenter. Les parents inquiets de l’apparente détresse de leur bébé, en quête d’un diagnostic organique susceptible d’expliquer son mal-être, abreuvés de conseils par les réseaux sociaux et leur entourage, poussent à la surmédicalisation. Mais pleurer ne signifie pas forcément avoir mal au ventre. Les médecins doivent prendre le temps d’interroger les parents, les rassurer, ne prescrire que les investigations indispensables pour éliminer une pathologie organique et ne faire que les prescriptions justifiées.

Mots-clefs : coliques, microbiote, reflux gastro-oesophagien, allergie aux protéines du lait de vache, IPP

Pour les parents, un nourrisson qui pleure beaucoup, a mal au ventre. Réelle ou non, cette douleur ne traduit que très rarement une situation pathologique. Elle ne devrait pas conduire automatiquement à des changements de laits répétés, à l’administration de boissons non lactées et de compléments alimentaires inappropriés, ni à la prescription de traitements inutiles, voire néfastes. Devant un bébé aux pleurs excessifs, le médecin doit bien choisir les investigations, rassurer les parents et se méfier du risque iatrogène sans passer toutefois à côté d’une cause organique.

La fréquence des consultations pour pleurs excessifs du nourrisson ne cesse d’augmenter. Des parents inquiets de l’apparente détresse de leur bébé, en quête d’un diagnostic organique susceptible d’expliquer son mal-être, abreuvés de conseils par les réseaux sociaux, poussent à la surmédicalisation, induisent des changements de laits infantiles nombreux et intempestifs et finissent par suivre des avis non médicaux aux effets parfois délétères, comme des « prescriptions » de compléments alimentaires divers hors de tout argument scientifique valide.

L’histoire de Lola est symptomatique de ce phénomène.


La naissance s’est bien déroulée. À douze heures de vie, son examen clinique est parfait. Pourtant, déjà, la maman prétend que le bébé́ se tortille parce qu’elle a mal au ventre. Au troisième jour, Lola sort de la maternité́ avec un lait 1er âge. Son examen clinique est normal. Au cinquième jour, le bébé est vu par une sage-femme libérale. L’examen clinique est toujours satisfaisant et Lola a pris du poids depuis la sortie de maternité́. Néanmoins, la maman continue à penser que son enfant pleure parce qu’elle souffre. La sage-femme décide alors de changer le lait pour une formule dite

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