Recueillir la parole de l’enfant ou de l’adolescent traumatisé en cabinet

Recueillir la parole de l’enfant ou de l’adolescent est toujours un exercice difficile, même pour les médecins expérimentés.Les comportements des enfants et des adolescents le plus souvent non linéaires, les attitudes des parents, les réactions des médecins variables en fonction de leur vécu, de leur expérience et des circonstances de l’entretien rendent ces consultations très sensibles.  Beaucoup de prudence, d’écoute, d’empathie et de recul sont nécessaires pour recueillir sans jugement ni brusquerie une parole d’enfant ou d’adolescent.

Sommaire

1. Quelques spécificités propres à la pédiatrie
2. La consultation de recueil de la parole
3. Technique du recueil de la parole : comprendre

A partir du webinaire AFPA

15 mai 2025

Hélène Romano,Doctrice en psychopathologie clinique, psychologue clinicienne et psychothérapeute spécialisée dans le psychotraumatisme, coordonnatrice de la cellule d'urgence médico-psychologique du 94 et de la consultation de psychotraumatisme au CHU de Créteil.

Rédaction : Véronique Desvignes

Les violences sont multiples : violences physiques, psychiques, sexuelles mais aussi carences affectives, négligences, syndromes de Münchhausen par procuration…C’est parfois le trouble post-traumatique qui motive la consultation mais souvent c’est la constatation de troubles du comportement ou de l’humeur qui attire l’attention des parents et/ou du médecin.La majorité des violences subies par les enfants sont commises en intrafamilial ce qui rend complexes les évaluations qui peuvent avoir lieu en présence de l’auteur.

Comment mener cette consultation de recueil de la parole de l’enfant en évitant les phrases maladroites ou inadaptées, les jugements et les pièges diagnostiques, en essayant d’échapper à l’influence de l’entourage et de nos propres « a priori », tout en gardant comme curseur principal  le respect des besoins fondamentaux de l’enfant : protection, sécurité et valorisation ?

Quelques spécificités pédiatriques à bien connaître

La réalité du vécu dépend de la maturité de l’enfant.

L’enfant a sa propre réalité qui diffère de celle des adultes et de la vérité judiciaire stricto sensu. Il ne maîtrise pas bien la temporalité.

Deux exemples :

« Souvent » ne veut pas dire grand-chose pour un enfan