Priorisation d’une liste de maladies infectieuses
février 2024 Haut Conseil de la Santé Publique
Comment anticiper et se préparer à la survenue future des maladies infectieuses, quelles sont les priorités ?
Le HCSP a mené un travail prospectif. La méthode retenue a été l’analyse décisionnelle multicritère recommandée par l’European Centre for Disease Prevention and Control (ECDC). Une liste de 95 entités (maladies ou groupes de maladies infectieuses) a été arrêtée. Afin de classer ces entités, 10 critères d’évaluation ont été définis (2 quantitatifs et 8 qualitatifs) : potentiel d’émergence et de diffusion, incidence, létalité, impact individuel, impact sociétal, impact sur les populations socialement vulnérables, impact sur le système de santé, besoins non pourvus en matière de prévention, de traitement curatif et de vigilance sanitaire.
Leur poids relatif dans la cotation des entités a été établi par 77 experts multidisciplinaires du HCSP.
Un panel de 98 médecins de différentes spécialités (dont certains pédiatres de l’AFPA) a ensuite été invité à évaluer chaque maladie selon les critères, en utilisant une échelle non linéaire à 4 niveaux, par le biais d’un questionnaire en ligne.
Outre la maladie X de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), définie comme une affection épidémique hypothétique due à un agent pathogène inconnu, 14 entités ont été identifiées comme hautement prioritaires : fièvres hémorragiques virales, ensemble des viroses respiratoires, arboviroses transmises par les moustiques, infections liées à des bactéries multirésistantes aux antibiotiques, infections invasives à méningocoques et à pneumocoques, maladies à prions, rage et tuberculose.
La plupart des entités identifiées par cette analyse sont couvertes par le système de surveillance et d’alerte français (réseau des centres nationaux de référence et maladies à déclaration obligatoire). Cette étude confirme les choix préconisés sur les priorités de recherche définies par l’ANRS-MIE ou sur les priorités de surveillance épidémiologique internationale recommandées par l’OMS