Syndrome de Coffin Lowry
février 2025 Haute Autorité de Santé
Ce document est un protocole national de diagnostic et de soins pour le syndrome de Coffin-Lowry, une affection génétique rare.
Les troubles neurologiques associés au syndrome de Coffin-Lowry incluent :
- Hypotonie : Fréquente en période néonatale et petite enfance, souvent associée à des troubles de l’alimentation.
- Retard du développement psychomoteur : La marche est généralement acquise tardivement, autour de 3 ans, et le langage est toujours perturbé chez les garçons.
- Déficience intellectuelle (DI) : Modérée à sévère chez les garçons, avec une variabilité chez les filles.
- Épilepsie : Présente chez environ 5% des garçons et quelques femmes, avec des crises généralisées ou focales.
- Drop-attacks : Chutes brutales dues à une diminution soudaine du tonus musculaire, observées chez 10 à 20% des hommes atteints.
- Spasticité et diminution de la force musculaire : Progressives, pouvant entraîner une perte de la marche ou une paraplégie.
- Troubles du comportement : Épisodes de comportements-problème, bien que rares.
- Troubles psychiatriques : Dépression, schizophrénie ou autres troubles psychotiques chez certaines femmes.
- Apnées centrales du sommeil : Rapportées chez quelques patients.
- Anomalies à l’imagerie cérébrale : Dilatation ventriculaire, hypoplasie vermienne, anomalies du corps calleux, etc.
Le diagnostic du syndrome de Coffin-Lowry (SCL) repose sur plusieurs étapes :
- Évaluation clinique :
- Signes cliniques évocateurs : Hypotonie néonatale, retard du développement psychomoteur, déficience intellectuelle, particularités morphologiques faciales et des extrémités, anomalies squelettiques.
- Histoire familiale : Recherche d’antécédents de déficience intellectuelle, d’épilepsie, de « drop-attacks » chez des garçons dans la branche maternelle.
- Consultation spécialisée :
- Généticien clinicien : Souvent le premier à évoquer le diagnostic sur la base du phénotype clinique.
- Analyse génétique :
- Confirmation du diagnostic : Par la mise en évidence d’une anomalie pathogène du gène RPS6KA3 (anciennement RSK2) via des techniques de séquençage ciblé, panel de gènes, exome ou génome.
- Étude du gène RPS6KA3 : Séquençage et recherche de remaniement chromosomique.
- Bilan initial :
- Évaluation des comorbidités : Neurologiques, orthopédiques, cardiaques, etc.
- Consultations multidisciplinaires : Neuropédiatre, orthopédiste, cardiologue, ORL, etc.
- Conseil génétique :
- Consultation dédiée : Explication du mode de transmission, proposition de tests génétiques à la mère, évaluation du risque de récurrence, information sur le diagnostic prénatal ou préimplantatoire.
Le diagnostic est souvent évoqué dans l’enfance, mais les manifestations peuvent s’installer progressivement et devenir plus évocatrices avec l’âge.
Le morphotype du syndrome de Coffin-Lowry (SCL) inclut plusieurs particularités morphologiques, principalement au niveau du visage et des extrémités :
Particularités crâniofaciales :
- Front proéminent et crêtes supraorbitaires marquées avec des sourcils épais.
- Hypertélorisme (écartement anormal des yeux) ou télécanthus, et fentes palpébrales inclinées vers le bas et l’extérieur.
- Ensellure nasale marquée, pointe du nez bulbeuse, ailes nasales épaisses, narines fines.
- Oreilles larges et basses implantées.
- Bouche large, ligne de vermillon de la lèvre supérieure épaisse, lèvre inférieure éversée, dents écartées et irrégulières.
- Rétrognathisme (mâchoire inférieure reculée) chez le jeune enfant, tendant vers un prognathisme (mâchoire inférieure avancée) avec l’âge.
- Traits épais dans l’enfance, qui s’affinent avec l’âge.
Particularités des membres supérieurs :
- Doigts effilés à leur extrémité distale, avec un aspect large au niveau proximal, phalanges terminales et ongles de petite taille.
- Mains courtes et charnues, souvent hyperlaxes, avec un pli palmaire moyen court et un pli inhabituel traversant la région hypothénar.
Ces particularités morphologiques sont des éléments-clés du diagnostic et confèrent aux patients un « air de famille » distinctif. Elles peuvent être plus subtiles en période néonatale ou chez des patients non-caucasiens.