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Analyse des déclarations des évènements indésirables graves associés aux soins survenus chez les nouveau-nés

mai 2025 Haute Autorité de Santé

Quels sont les évènements indésirables graves associés aux soins les plus fréquents ?

Les évènements indésirables graves associés aux soins les plus fréquents chez les nouveau-nés incluent :

  1. Décès : 54 % des déclarations (179/328), incluant des enfants mort-nés ou des décès après échec de réanimation.
  2. Mise en jeu du pronostic vital : 31 % des déclarations (100/328).
  3. Déficit fonctionnel permanent probable : 15 % des déclarations (49/328), comme des nécroses cutanées ou des séquelles neurologiques. ​

Les causes immédiates les plus fréquentes sont :

  • Erreurs en lien avec la prise en charge obstétricale : 167 cas, incluant des défauts de surveillance du rythme cardiaque fœtal, retards à la gestion de l’accouchement, et gestes traumatiques. ​
  • Erreurs liées aux soins ou à l’organisation des soins : 41 cas, comme des infections associées aux soins ou des défauts de surveillance. ​
  • Erreurs médicamenteuses : 33 cas, incluant des erreurs de prescription et d’administration. ​

Enfin, 57 % des EIGS ont été jugés évitables ou probablement évitables. ​

Quelles sont les causes profondes ?

Les causes profondes des évènements indésirables graves associés aux soins (EIGS) chez les nouveau-nés sont multifactorielles et réparties en plusieurs catégories :

  1. Facteurs liés aux patients (77 % des déclarations) :
    • État de santé du nouveau-né (prématurité, faible poids, malformations congénitales, etc.). ​
    • Antécédents médicaux de la mère (diabète gestationnel, obésité, utérus cicatriciel, etc.). ​
    • Facteurs sociaux ou familiaux (barrières linguistiques, précarité, toxicomanie). ​
  2. Facteurs liés aux tâches à accomplir (67 %) :
    • Problèmes liés aux protocoles (absence, incomplet, non suivi ou non actualisé). ​
    • Manque d’outils d’aide à la décision. ​
    • Résultats d’examens complémentaires mal interprétés ou retardés. ​
  3. Facteurs liés à l’équipe (64 %) :
    • Défauts de communication entre professionnels. ​
    • Transmissions et alertes insuffisantes ou incomplètes. ​
    • Informations écrites manquantes ou incomplètes. ​
  4. Facteurs liés à l’environnement de travail (61 %) :
    • Dysfonctionnements ou insuffisance des équipements. ​
    • Charge de travail excessive. ​
    • Locaux inadaptés ou éloignés.
  5. Facteurs liés aux professionnels (52 %) :
    • Stress lié à la surcharge de travail. ​
    • Manque de qualifications ou d’expérience.
    • Survenue de biais cognitifs (ex. effet tunnel).
  6. Facteurs liés à l’organisation et au management (28 %) :
    • Manque de formation ou de réactualisation des connaissances. ​
    • Ressources humaines insuffisantes (absentéisme, personnel intérimaire). ​
  7. Facteurs liés au contexte institutionnel (15 %) :
    • Difficultés liées aux politiques régionales ou nationales (ex. transferts pédiatriques).
    • Pénurie de personnel médical et paramédical. ​

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