Beyfortus (nirsevimab)
août 2023 Haute Autorité de Santé
La population de nourrissons éligible pour la prévention des infections au virus respiratoire syncitial (VRS) a changé. Jusqu’à présent seuls les enfants considérés comme à risque d’infection sévère recevaient tous les mois en milieu hospitalier une injection de palivizumab (Synagis) tous les mois durant la période hivernale, soit 6 000 nouveau-nés par an:
Dans les faits les hospitalisations pour infection à VRS touchent autant les nourrissons sans facteur de risque défini. Avec la mise à disposition du nirsevimab en maternité et en ville à raison d’une seule injection dès septembre 2023 ceci permet de faire bénéficier de cette protection les 725 000 nouveau-nés qui naissent chaque année.
L’intérêt de cette immunisation prophylactique est indéniable. Malgré ce la Commission de la Transparence de la Haute Autorité de Santé n’a accordé qu’un service médical rendu (ASMR) de 4-5 avec un taux de prise en charge assurance maladie.
HAS CT 20356 BEYFORTUS PIC INS AvisDef 01 08 2023
Critères de vulnérabilité précedemment retenus
- Prématurité < 36 semaines d’aménorrhée (SA)
- Age < 2 mois en tenant compte de l’âge corrigé (risque d’apnées)
- Dysplasie broncho-pulmonaire
- Ventilation néonatale prolongée
- Cardiopathie congénitale avec shunt non opérée (retentissement hémodynamique)
- Déficits immunitaires
- Pathologies avec risque accru de toux inefficace et fatigabilité musculaire (les maladies neuro musculaires, polyhandicaps, trisomie 21, etc.)
Avis des sociétés savantes
les sociétés savantes sont favorables à une administration systématique d’une dose de nirsévimab (BEYFORTUS) à tous les nourrissons âgés de moins de 6 mois au début de la prochaine période épidémique au virus respiratoire syncytial (VRS). Pour les nouveau-nés les plus vulnérables nés avant 32 SA et/ou ayant une maladie pulmonaire chronique et/ou une cardiopathie congénitale, les sociétés savantes de pédiatrie proposent d’étendre cette prophylaxie aux nourrissons âgés de moins de 12 mois en début d’épidémie, et de préférer la prophylaxie par nirsévimab plutôt que palivizumab en raison de son efficacité, de son profil de tolérance similaire et de la simplification du schéma d’injection qu’apporte l’augmentation de sa demi-vie